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more than a memory -- Amelia <3

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Isaac S. Bright
Isaac S. Bright


♦ Métier : en réinsertion.
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more than a memory -- Amelia <3 Vide
MessageSujet: more than a memory -- Amelia <3 more than a memory -- Amelia <3 EmptyVen 21 Mai - 23:12

White River, East Quarter – 7:55 am.

    Je n’ai strictement aucune idée de ce que je peux bien faire ici. Cela fait bientôt deux semaines que je suis de nouveau libre et taraudé par un dilemme. A ma sortie, on m’a remis une lettre. Pas de nom d’expéditeur, signée de trois initiales : AJC. Je ne suis pas le genre de gars a faire des fioritures, a laissé planer des mystères aussi énormes. Du moins je ne pense pas. Ou bien je ne sais plus. En lisant cette lettre, j’ai cru comprendre que j’en étais à l’origine également. Il s’agissait d’une réponse, c’était évident. J’ai été de suite troublé. La première question fut « qu’avais-je bien pu lui écrire ? ». Pour être franc, j’aurais aimé qu’elle glisse dans l’enveloppe un double de ma lettre, cela m’aurait bien éclairé. Tout ce que j’y ai trouvé, c’est une adresse et un numéro de téléphone. Elle me demandait de passer la voir à ma sortie, mais je ne pu décemment pas me résoudre à faire irruption chez elle, espérant qu’elle m’accueille les bras ouverts. Non je devais me racheter une conduite et surtout, redorer mon image auprès de mon frère.

    Mais je suis là ce matin. Pourquoi si tôt ? Insomnie. Il est difficile d’avoir la conscience tranquille après s’être fait lavé le cerveau. La nuit effraie, les rêves sont vides. J’ai peur de fermer les yeux. Je ne veux pas les fermer. Je n’y arrive pas, ou plutôt, je n’y arrive plus. Ce n’est qu’un moindre mal, j’exploite mes journées du mieux que je peux. J’ai 24 ans et de sérieux problèmes pour dormir. J’ai récemment retrouvé une photo datant de l’avant lobotomie. J’étais joyeux, ça se voyait, ça se lisait dans mon sourire. Maintenant, mes joues sont creuses, recouvertes d’une barbe de trois jours, mes yeux sont livides, mais toujours captivants, peut être à cause de l’expérience. Je ne suis plus mince, je suis maigre, mais je tiens encore debout. Je ne pensais pas me retrouver dans une telle situation de frustration lorsque j’ai accepté d’être volontaire à ce programme. A vrai dire, je ne pensais même pas qu’il marcherait. Mais maintenant que je suis là, debout sur le trottoir d’en face, les poings serrés dans les poches de mon caban noir, je prends conscience que tout ce qui me rattache à ma vie passée, c’est mon frère qui ne me parle presque plus et une inconnue psychiatre à qui j’ai écris avant de mourir. Parce que oui, j’étais mort. Je ne me souviens de rien sinon de ma famille d’il y a entre cinq et dix ans et des accords de guitare des chansons que j’ai composée en prison. Ce que j’ai fait pour m’y retrouver, je ne m’en souviens plus. La femme vivant dans cette maison aurait peut être des réponses à m’apporter. Mais j’ai peur. Peur de découvrir la vérité, d’être rejeté, d’être vu comme le monstre que je ne suis pas. Que je ne suis plus.

    Je m’avance d’un pas hésitant, regardant des deux côtés de la rue pour ne pas me faire renverser, puis arrive devant l’allée menant à la porte d’entrée. Je sors mes mains de mes poches, lisse mon manteau, arrange mes cheveux constamment en bataille et tire légèrement sur ma chemise blanche par-dessus mon jean noir. Quel idiotie d’être venu jusqu’ici. Mais mes jambes ne sont pas de cet avis. Elles avancent de plus en plus alors que je voudrais reculer. Sur le pas de la porte, ma main se lève lentement, prête à frapper. J’aperçois alors l’heure. Huit heures du matin. Imbécile ! Les gens ne sont pas comme toi, ils dorment un samedi matin, surtout à cette heure-ci. La tête basse je fais demi-tour, risquant tout de même un furtif coup d’œil en arrière pour éviter tout remord. Je vois alors une ombre faire des allers et retours dans ce qui doit être le salon. C’en est fini de moi. En quelques secondes je me retrouve une fois de plus devant la porte, prêt à frapper. Je n’ai pas besoin de le faire, le grincement de la poignée se chargera d’ouvrir cette porte sans même que j’ai à la toucher…
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Amelia J. Cooper
Amelia J. Cooper


♦ Métier : psychiatre/assistante sociale/consultante pour le FBI.
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more than a memory -- Amelia <3 Vide
MessageSujet: Re: more than a memory -- Amelia <3 more than a memory -- Amelia <3 EmptyDim 23 Mai - 15:21

    and then my soul saw you and it kind of went :
    « oh ! there you are ! i've been looking for you ! »


    Le soleil s'est levé il y a très peu de temps. Il passe à travers le tissu de mes rideaux jaunes, et illumine mon salon de façon chaude et rassurante. La nuit dernière, je me suis encore endormie dans le canapé. A la télé, il y avait un documentaire sur cette nouvelle lubie de se faire lobotomiser. Je l'ai regardé en entière, bien que cette pratique me soit insupportable. Je n'ai cessé de penser à lui. ISB. Quand j'ai éteins la télé, je me suis rappelée tout les mots de sa lettre. Sans exception. Le sommeil n'est pas venu pour autant, comme toujours.

    Mes insomnies sont uniquement dues à ce psychopathe qui me harcèle. Et quand mes paupières se ferment, je me réveille quelque temps plus tard, en nage, après un cauchemar dont il est l'un des principaux protagonistes. Il arrive même à me poursuivre jusque dans mes songes. Un jour, je voudrais m'endormir, paisiblement. Sans avoir peur qu'il ne me saute à la gorge en pleine nuit, et qu'il me fasse vivre mes pires mauvais rêves.

    J'arpente mon salon de long en large, à la recherche de mes clés de voiture, d'un paquet de chewing-gum, du dernier magazine que j'ai acheté, de mon téléphone portable. Tout un tas de choses sans réelle importance qu'une femme glisse dans son sac avant de sortir faire du shopping. Il est sept heure cinquante-cinq du matin, et je me déciderais à partir à huit heure, avec ou sans mes affaires. J'ai mon porte-monnaie, c'est déjà ça. Le shopping est devenu l'une de mes occupations favorites, compte tenu du fait que je dois occuper mon esprit à autre chose qu'à mon travail. Mes divers employeurs m'ont maintes et maintes fois mis en vacances 'forcées', et je n'y trouve aucun réconfort. Je suis une workaholic, à ce qu'il parait. Alors je dois me distraire pour éviter de penser au boulot, et de me plonger dans un dossier que je connais déjà par cœur. Je suis une vraie furie, on aurait du mal à me suivre tant je me démène pour réunir miroir de poche et rouge à lèvres, téléphone portable et agenda. J'enfile prestement mon manteau par dessus ma chemise bleu ciel d'homme et ma jupe noire droite. En bonne working girl -- Dieu ce qu'il y a d'expression pour définir les gens comme moi -- je n'ai pas oublié les escarpins noirs. J'ai l'impression de m'habiller tout les jours de la même manière. J'ai monté mes cheveux en un chignon très brouillon, y est passé deux baguettes, et me dirige droit vers la porte.

    « ISB. » Infime sursaut, mon cœur bat la chamade. Ne me demandez pas comment je sais que c'est lui. Je le sais, c'est tout. C'est instinctif. Je me sens un peu stupide de ne donner que trois lettres de l'alphabet. Il baisse le poing qu'il avait levé pour frapper à ma porte alors que je l'ouvrais, et nous nous observons en silence. Il fait âgé, mais je crois savoir qu'il n'est pas beaucoup plus vieux que moi. Vingt-quatre ans, me semble-t-il. Il a les joues creuses, la peau pâle, des grands yeux sombres où l'on pourrait se noyer. Où je me noie, d'ailleurs. Il est vêtu de façon basique, un grand manteau noir, une écharpe bleu marine, et un jean droit, accompagnée de chaussures noires vernies. J'ai l'impression qu'il est gigantesque. Ou alors c'est moi qui suis petite. Ma main toujours posée sur la poignet de la porte, j'ouvre celle-ci encore un peu, coupant notre contact visuel, et articule timidement : « Entrez. » C'est tout ce que je peux dire, pour l'instant. Je l'ai attendu si longtemps, j'ai tellement pensé à lui qu'à présent que nous nous rencontrons... J'ai peur. Et je crois bien que ma journée shopping est annulée.
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Isaac S. Bright
Isaac S. Bright


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more than a memory -- Amelia <3 Vide
MessageSujet: Re: more than a memory -- Amelia <3 more than a memory -- Amelia <3 EmptyDim 23 Mai - 16:00

    La revoir aussi vite, ce n’étais pas prévu. Je crois bien qu’au fond de moi, j’aurais souhaité que cette maudite porte ne s’ouvre pas. Pas aujourd’hui du moins. Que je revienne quelques heures plus tard, que j’y dépose une nouvelle lettre avec mon adresse personnelle et que la rencontre ne se fasse que quelques jours plus tard… Elle m’intimide tellement elle est sublime. Je ne suis pas le seul à être surpris, son doux visage reste figé quelques minutes avant de disparaître de nouveau derrière la porte à moitié ouverte. C’est étrange. Jusqu’à présent, elle avait été dans mes rêves sous la forme d’un ange. De longs cheveux blonds, de grands yeux bleus pétillants, mais les détails de son visage n’y étaient pas. Tout était flou, ma main effleurait une joue vague. Je sais maintenant que c’est d’elle que j’ai rêvé, je revois ces scènes avec elle. Pas n’importe quelle fille croisée au hasard d’un croisement. C’était elle, et personne d’autre. Mais comment lui expliquer ? Je ne me souviens moi-même que très peu de cette courte correspondance. Si seulement elle pouvait m’aider. Mais je sais, je sens qu’elle ne peut rien me dire de plus. Après un court moment d’hésitation, j’entre. Mon cœur ne se calme guère, battant toujours comme si ma vie en dépendait, ce qui est presque le cas. Mon regard hésitant n’ose pas détailler son intérieur, de peur de paraître mal poli. Je reste debout dans l’entrée, attendant patiemment qu’elle me montre le chemin à suivre. A cet instant précis, je ne suis plus pressé de rien. Toutes mes réponses ou presque se trouvent avec moi sous la forme la plus enchanteresse qui soit. Elle était jeune, plus jeune que moi et pourtant si vieille. Je n’ai pas longtemps regardé son visage, mais on pouvait y lire de la fatigue, de l’épuisement même. Peut être du chagrin ? Je ne suis pas fort à ce genre de jeu. Pas même assez pour savoir ce que je ressens moi-même.

    Je la suis dans son salon, j’avais vu juste de l’extérieur. Je ne m’assois qu’après quelques secondes d’hésitation, closes par sa voix divine me demandant de prendre place dans un des fauteuils. Mes mains cherchent désespérément quelque chose à triturer, histoire de passer mes nerfs sur autre chose que mes ongles. Malgré ce que je voulais faire croire, je suis terriblement terrorisé. La savoir si proche alors que j’ai passé trois ans à me décider à lui écrire. Tout ça avant que je perde tout souvenir de ce que j’ai alors pu lui dire. Si seulement j’osais lui demander la lettre que je lui ai écrite. Mais, qu’est ce qui me dit qu’elle la gardée ? Cette visite n’est peut être pour qu’une simple façon de me demander gentiment de ne pas lui écrire de nouveau… Non, ce n’est pas logique. Elle ne m’aurait pas demandé de venir, elle m’aurait appelé ou même, elle serait partie. Je repose lentement mes yeux sur elle, toujours autant intimidé par la confiance qu’elle dégage ainsi habillée. Etait-elle sur le point de partir travailler ? A la vue du sac à main, je réagis précipitamment, me redressant brusquement sur le fauteuil où je suis assis. « Vous alliez quelque part ? Je suis vraiment désolé, j’aurais dû appeler avant de passer… » En réfléchissant un peu, je me souviens qu’elle ne me connaît ni d’Eve, ni d’Adam. « Oh… Je m’appelle Isaac. Je ne suis pas sur de vous avoir donné mon prénom… » C’est décidément de plus en plus étrange. Nous avons tous les deux dans les vingt ans et pourtant, nous nous vouvoyons. C’est à la fois étrange, mais aussi normal. Je ne l’explique pas, mais je ne me serais certainement pas senti à l’aise à la tutoyer comme si nous nous connaissions depuis un certain temps. Je desserre discrètement mon écharpe, me demandant si elle allait en effet me demander de partir et de repasser un autre jour.
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